Étude de cas 01 : #EcoquartierVauban sans transplantation d'arbres à Besançon, Ville et Communauté Urbaine (en cours de réalisation)
L'Eco-quartier de Vauban à Besançon représente un projet de 7 hectares de mixité urbaine, alliant habitation, commerces et bureaux et espaces verts. Les exigences environnementales sont aux rendez-vous et le projet offrira lots à hautes performances énergétiques. Le projet sera d'ailleurs labellisé @EcoQuartier. Pour rappel, la #mixitéurbaine est les prémices d'une #villedurable. Rien de pire qu'une segmentation sectorielle d'usages à l'échelle d'une ville ou d'une agglomération. Désormais, nous savons que cela engendre de nombreux problèmes de circulation, accentuant la pollution de l'air, la durée des trajets et donc le mal-être des habitants. Sans compter la création de zone fantôme à certains horaires propices aux activités illicites et dangereuses.
Le site existant
L’étude d’impact préalable réalisée avec soin par l’entreprise Naldeo démontre la présence d’arbres adultes sur le site existant grâce à une flore développé. De cette flore s'est développée et installée une faune d'intérêt et en majorité issu d'espèces protégées, telle que le Faucon crécerelle, l'hirondelle de fenêtre, le Pic épeiche et le Pic vert.
D'après l'étude d'impact, de nombreux arbres à intérêt esthétique comme le Magnolia, Érable et Prunus Pourpre étaient présents sur le site. D’autres présentaient des intérêts pour leur séquestration carbone dans le tronc, houppier et leurs réseaux racinaires.
Nous ne pouvons ici définir le potentiel de transplantation d'arbres car ni leur nombre, circonférence ou état de santé n’est spécifié dans l’étude. Il n’est donc pas possible d’estimer si ce patrimoine arboré était transplantable. Cependant, nous pouvons partir du postulat qu’au moins 50 % des sujets étaient sains et transplantables.
Étant donné leur taille, la séquestration carbone devait représenter plusieurs tonnes de CO2 séquestrés dans leurs houppiers, troncs et réseaux racinaires. Ce calcul aujourd’hui possible grâce à notre calculatrice en ligne.
Des attentes peu contraignantes
Le cahier des charges de l’OAP de Besançon, avait prévu une ligne concernant la gestion du patrimoine arboré du site de la caserne. Voici un extrait du volet paysager de l'Orientation d'Aménagement sur la préservation du patrimoine existant, rédigée par la ville de Besançon en 2012 :
"4. Parc – espaces verts Organisé à partir du parc préexistant dont il conservera les sujets les plus intéressants, le Parc de l’arboretum se prolongera par un Axe vert transversal qui relie le Nord au Sud de l’opération. "
⇒ Avant de juger ce manque d'ambition, ramenons le projet d’aménagement dans son contexte. L’urgence climatique n’était pas aussi évidente qu’aujourd’hui et la question de l’arbre et des îlots de chaleur n’étaient pas une préoccupation primordiale que les communes prennent désormais à bras-le-corps.
Dernier point et non des moindres, la transplantation d'arbres n’était pas connue des services publics en dehors de la capitale à cette époque.
Le volet paysager du projet
L’aménagement paysager a été défini par îlots, dirigé par les opérateurs ayant remporté l’appel d’offre. Une orientation paysagère a été préconisée pour assurer une certaine harmonie et continuité du visuel paysager. À l’époque, les critères d’esthétisme et de "qualité visuelle" primaient les bienfaits des végétaux dans leur lutte contre le réchauffement climatique.
Au quotidien, cette méthodologie apporte aux habitants un apport d’ombre à des emplacements stratégiques, la réduction des risques de désagréments ou catastrophes naturelles ou densifier l'habitat des insectes et des faunes locales grâce à une diversité d'arbustes non remarquables.
Ainsi, la projection du volet paysager était particulièrement qualitative en respectant les prérogatives de qualité visuelle.
Résultats
Sans préservation du patrimoine arboré existant, les livraisons de projet immobilier sont comme à nu. Avec quelques poils de puberté représentés par « les arbres de hautes tiges » épais comme un manche à balais.
Quatre années se sont écoulées après la première livraison. Le magazine #ESTREPUBLICAIN a réalisé un reportable ce 6 juin 2023. Voici en image l’état des espaces verts du projet ou presque déjà un millier de personnes y vivent ou y travaillent à ce jour. On peut remarquer que sans transplantation d'arbres, les espaces verts d'un projet à la livraison sont bien loin des scénarios de projections.
Le constat est édifiant. Ce n'est pas demain que les habitants pourront pic niquer sous le cerisier en plein mois d'octobre sous la canicule. Sauf peut-être sous le prunus pourpre conservé lors du projet. Il faudra se serrer, mais au moins, ils seront à l'ombre. Nous ne savons pas si les autres arbres matures ont pu être sauvés. On pense bien sûr au magnolia à grosse fleur, si majestueux en période de floraison.
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